L’erreur de trop – L’ascenseur

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Un mois depuis ma prise de poste comme assistante de Monsieur D. Un mois depuis ma dispute avec F. Un mois que lui et moi ne nous parlons pas. Et là, ce n’est pas de ma faute. Il m’ignore tout simplement de même que mes multiples tentatives pour rétablir le dialogue…

Il faut dire que le travail d’assistante n’est pas de tout repos et que ce mirobolant salaire ne le semble plus tellement. Je me réveille le matin, je suis plongée toute la journée dans le boulot entre les réunions, les rédactions de rapports, les rendez-vous, je ne sais où donner de la tête. Je mange sur le pouce, je rentre chez moi et je dors comme une masse.

Pourtant, j’adore ce nouveau job qui me fais sortir des sentiers battus. Je me rends compte du fait que mon ancien poste était vraiment loin des péripéties du nouveau.

F… Je ne savais pas qu’une dispute avec mon meilleur ami pouvait prendre plus d’une semaine. Un mois, c’est un peu trop et je ne peux rien faire parce que pour la première fois, il refuse de me pardonner. Je me dis que je dois lui laisser du temps. Il reviendra forcement à de meilleurs sentiments.

Ce midi, je meurs de faim. Monsieur D est en ville pour un rendez-vous. Je décide exceptionnellement de me rendre à la cantine de l’entreprise pour prendre une salade. Après cinq minutes à poireauter devant l’ascenseur sans que ce dernier ne vienne, je décide de prendre celui de service qui n’est utilisé que par les techniciens. Il a l’avantage de s’ouvrir au niveau de la cuisine de la cantine de quoi passer inaperçu. En fait je ne veux pas tomber sur F qui va forcement me snober. Je ne le supporterai pas aujourd’hui.

Par chance cet ascenseur là, ne tarde pas à s’ouvrir. J’entre rapidement mais je suis suivie de près par F qui entre à ma suite avant la fermeture des portes. Je fixe le plafond pour ne pas croiser son regard et ne récolter que de l’ignorance. Je suis surprise quand il saisit par le bras et me plaque contre sa poitrine. La dernière fois qu’on a été aussi proche c’était lors de ma dernière rupture avec un individu peu recommandable. Ici, je ne comprenais pas la raison de ce rapprochement surtout qu’il me serrait à me briser les os.

  • Tu ne me parles pas depuis des mois et maintenant tu veux me faire étouffer ? Dis-je en m’éloignant de F pour le regarder avec fureur. Je ne suis pas ton enfant que tu peux punir et récompenser quand bon te chante !
  • Je viens d’apprendre que tu vas à un colloque d’une semaine dans les iles Seychelles avec ton patron.
  • Je ne suis pas au courant. C’est pour cela que tu me serres à ce point, je ne vais mourir dans l’avion !
  • Je ne pense pas c’est une très bonne compagnie mais j’ai peur que ce soit pire. Il va te tomber dessus !
  • Mais mais… F tu vas arrêter avec cela. Bloquer un ascenseur, me faire peur, tu ne penses pas que tu vas un peu trop loin.
  • Trouves une excuse mais n’y vas pas je t’en supplie.
  • F, on va mettre les choses au claire et maintenant vu que tu as eu la brillante idée de bloquer cet ascenseur, je vais en profiter. Tu as décidé de ne plus m’adresser la parole et ce malgré toutes mes tentatives et devant des témoins. Je ne veux plus écouter tes sottises quitte à ce que tu ne me parles plus jamais. Je pense que je vais survivre. J’ai passé un mois à ce poste et monsieur D n’a fait aucune allusion déplacée. Il est resté un patron. Ou bien tu mets cette affaire derrière nous ou bien il n’y a pas de nous. 

F me regarde comme si il me voit pour la première fois. Je ne suis plus la femme faible et incapable de prendre des décisions qu’il connaissait et je pense qu’il vient de le découvrir. Il semble sortir d’un brouillard. Moi, j’en ai marre. Il m’a coupé l’appétit. Je m’avance vers le tableau de commande mais F me saisit à nouveau la main et me rapproche aussi aisément qu’une poupée de chiffon de son visage. Il faut dire que pour 1m90, 1m60 c’est facile à trainer. Je relève le menton et plonge mon regard dans le sien sans faiblir. Je me souviens de ces soirées quand plus jeune on jouait à qui allait rire en premier. À cet instant on est loin de cela. Je sais que si je décide de retirer mon bras il ne m’empêchera pas. Mais je veux en finir une bonne fois avec cette situation et savoir où lui et moi on va. Je ne souhaite pas la fin de notre amitié, je serai bien seule mais si on doit en arriver là…

Respirer l’air expulsé d’une autre personne cela donne le tournis surtout dans un endroit clos, je mets donc ces palpitations désordonnées de mon coeur sur ce compte et non sur le fait que cette proximité me met mal à l’aise. F ne dis rien mais me tient fermement, il suffit que je me penche pour que nos lèvres ne fassent plus qu’une et je me demande d’où vient cette idée saugrenue surtout qu’au presque sourire que mon ami vient d’afficher il a comme lu dans mes pensées. Finalement, je pense que je dois retourner à mon poste et cesser les enfantillages. Je tente donc de retirer ma main de la poigne de mon ami mais ce dernier ne semble pas avoir envi de la lâcher. Au contraire, de l’autre main il m’attrape la hanche et pose ses lèvres sur les miennes. Je ne sais comment réagir. Bien vrai que cela m’est passé à l’esprit, je ne pense pas que cela arriverait un jour. Et, je ne vais pas le suivre sur ce chemin. J’essaye donc de libérer mon corps de l’emprise de F. Mais, mes mouvements le pousse à resserer son emprise. Il semble ne pas se rendre compte que mes lèvres ne répondent pas et ne répondront pas. Il se contente de ce contact superficiel. Moi, je suis tellement bloquée que je ne peux plus bouger. Il va me faire engueuler par le boss, si je reste une minute de plus dans cet ascenseur. Il veut que ce dernier se mette en colère et ne me prenne pas avec lui pour ce voyage. Mais F me prends pour une idiote ma parole ! Je respire un bon coup et lui balance mon genou entre les jambes aussi brutalement que mes 60 kg me le permettent. Il me lâche sous le coup de la douleur et tombe à genou tandis que j’ouvre la porte de l’ascenseur et retourne d’un pas alerte à mon bureau.

Et juste à temps. Mon patron rentre de son rendez-vous et m’appelle dans son bureau pour m’annoncer que nous nous rendons à un colloque d’une semaine aux iles Seychelles…

À lire ensuite : L’erreur de trop – Seychelles me voilà !

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Je suis d'abord Ingénieur des industries agro-alimentaire ensuite blogueuse, content writer, écrivain de nouvelles à mes heures perdues, passionnée de cuisine et de tout ce qui s'y rapporte, de musique aussi et enfin de ce qui aurait du passer en premier à savoir la lecture.

8 commentaires sur « L’erreur de trop – L’ascenseur »

  1. Ce n’est pas pour vous dénigrer ,vous avez du talent dans ce que vous faites,cependant faites attention aux fautes d’orthographe…  »Ce n’est ma faute  »et non »ce n’est pas de ma faute » merci

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