Cela fait des nuits que je ne dors pas. Cela fait des jours que je mange, mais que je ne sens plus les goûts, les saveurs. Des jours que j’ai la peau du front tendue à cause du ballet incessant de pensées qui me hantent. Des jours que je me pose des questions, que je me souviens de nous et de notre relation. Que tous ces souvenirs, toutes ces sensations m’intoxiquent, m’empoisonnent, me brisent un peu plus chaque jour.
Je voudrais être forte, te crier à la face combien tu m’as fait souffrir sans que je ne le sache. Comment j’ai rampé du début à la fin pour des miettes que tu jetais aux chiens qui ne me laissaient que les os ou la poussière . Je voudrais m’élever au-dessus de cette mêlée nauséabonde de sentiments ridicules qui m’étouffent et m’empêchent d’avancer. Ces sentiments que je n’arrive pas à occulter, qui me tendent vers toi telle une mendiante avide du peu. Dire que je me sens bien serait un mensonge, je suis malade à un point !
Je regarde toute la nuit le plafond, le sommeil me fuyant comme la peste. Je suis à peine consciente d’avoir les yeux ouverts, à peine consciente que je suis perdue dans des pensées qui ne devraient plus exister, des pensées que je devrais proscrire, mais je ne peux pas, parce que je ne contrôle rien et j’en ai mal.
Je veux t’oublier ! Je veux t’oublier ! Je veux que toutes ces années disparaissent de ma mémoire, je veux que mon insouciance revienne, je veux respirer, mais je peux plus parce que j’ai mal ! j’ai mal, j’étouffe. Pourtant, je ne devrais pas, mais je suffoque. J’ai mal et j’ai peur. J’ai peur d’être incapable de cesser de souffrir de la sorte.
Si c’est une épreuve, encore une autre dans la longue liste d’épreuves qui sillonnent ma vie, alors, je crie à toi Seigneur parce que le seuil a été atteint, je suis vraiment brisée cette fois-ci. J’ai été forte, mais je ne peux plus, je n’y arrive plus ! Apaise-moi, donne-moi la pilule de l’oubli si elle existe, donne-moi la pilule du bonheur parce que cette fois-ci, je crains d’en avoir besoin.