Insomnie. Un bien court mot pour tant d’heures perdues à fixer le plafond dans le noir ou dans la semi-lumière (j’ai peur moi). L’insomnie a souvent des raisons parfois non. Si celle que j’ai vécue hier soir était sans raison, je ne serais pas en train d’écrire parce que je serais dans un état de stress terrible. Ce n’est pas le cas. J’ai failli d’abord m’étrangler par une remontée gastrique sévère (ceux qui ont l’ulcère savent de quoi je parle) et j’ai cherché l’air pendant des minutes avant d’en trouver. Résultat, gorge brûlée, tremblement et déglutition difficile. J’ai dû me faire vomir pour pouvoir me recoucher et ne pas risquer un deuxième épisode (c’est épuisant de souffrir de la sorte). Toutes ses souffrances parce que je réfléchissais trop.
J’ai déjà assez de pensées qui fourmillent dans ma petite tête, mais là hier c’était le pompon des réflexions. Je n’arrivais pas à m’arrêter de penser. Je le voulais, mais je ne pouvais pas. Ce genre de choses arrivant quand on est dans une situation qui étouffe notre vie, et je suis dans une situation de ce genre. J’accepte de me faire traiter comme une merde. Je sais que je suis traitée comme une camelote, mais je suis là, je ne bouge pas, je ne fais rien, je reste simple spectatrice de ma douleur et de mes mutilations psychologiques.
C’est vrai que tel l’esclavage quand on laisse une situation perdurer, on ne voit, la vie que sous cet angle, on se dit qu’il n’y a rien de mieux devant et que c’est ce qu’on mérite. On se dit qu’on doit faire avec cette situation et en tirer le meilleur (si on peut). Mais il s’avère que telle une orange trop longtemps pressée, on en sort plus que de l’amertume.
Je n’ai pas pu dormir parce que je suis le presse-agrume vide et sale de dernière goutte de cette orange inexistante. Et j’ai en bouche le gout aigre de l’échec.