Histoire d’O

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Conseillée par un ami, j’ai décidé de me mettre à la lecture de cet ouvrage de Pauline Réage pseudonyme de Dominique Aury paru aux éditions Pauvert en 1954. Cet ouvrage est également prix des Deux Magots de l’année 1955.

Histoire d’O est un roman érotique des années 50 relatant la vie amoureuse d’O jeune femme très émancipée pour l’époque. O qui n’a jamais connu l’amour (je dirai l’obsession pour ma part) avant de rencontrer son amant. Amant qui dès le début du livre l’introduit dans un cercle privé sinon secret. C’est ainsi que, par amour, O se voit dicter des règles à suivre. Elle se voit enchainée, se voit battue, abusée sexuellement par trois hommes, son amant compris et enfermée dans cet antre de la soumission qui la préparera mieux à servir cet homme qu’elle aime.

Arrêtons-nous là pour l’instant. Mais qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Comment est-ce qu’une personne peut s’abandonner de la sorte jusqu’à se renier pour ne plus vivre qu’à travers une autre ? Le fait de penser que ces actes conservent les sentiments de son amant à son égard est la preuve qu’O ignore le sens du verbe aimer. Bref ma première réaction ici c’est le choc. Un homme qui est indifférent à la douleur de son amante. Un homme qui partage sa bien-aimée avec autrui et qui se dit pourtant amoureux c’est pour moi d’un ridicule. Ici, on ne parle pas d’amour. Ici, on parle de domination, de pouvoir sur l’autre dans un sens et d’annihilation de soi dans l’autre.

O retourne à son amant transformée. Bien que ressentant parfois des élans de révolte, elle arrive à les réprimer, se disant qu’elle ne veut pas perdre cet homme qui est tout pour elle soi-disant. Elle ne subit plus de sévices et ne respecte que les règles à savoir le non-port de sous-vêtements et oui (le monsieur est vicieux, l’idée de savoir madame disponible à tout instant l’excite). Ce doux rêve loin des chaines et des sévices n’est que de courte durée puisque, l’amant d’O rencontre son fantasme, une mannequin qu’O photographie (j’avais oublié de le dire O est bisexuelle). Et là du jour au lendemain un nouveau protagoniste intervient le supposé demi-frère de notre cher amant. Si nous étions choqués jusqu’à présent et bien, nous étions loin du compte. Cet homme est un maître en la matière, lui il n’est pas là pour s’amuser. Nous sommes loin de la fantaisie amoureuse. O accompagne son amant un soir chez cet homme, ce demi-frère. Elle qui pensait ses peines loin derrière elle, se retrouve soumise (transmise) à un nouvel homme sous les yeux de son amant (encore). Elle tente ici de ne pas céder. Elle est effrayée de perdre son amour surtout que ce dernier semble indifférent, distant même, mais elle se dit que si ça lui fait plaisir et que cela peut garantir sa position, pourquoi pas.

Deuxième pose. O, merci. Voilà une femme qui se donne toutes les excuses possibles pour assouvir ses désirs personnels. Si c’est le souhait de Mr parce que je l’aime je suis prête à tout. Mon oeil oui ! Elle aime se sentir souillée, punie, subir et son supposé amour pour son amant n’est qu’une excuse pour vivre cette passion décadente qui l’enflamme. Elle a l’excuse rêvée en cet amant qui la soumet. Elle peut se dire que ce n’est pas de sa faute, qu’elle l’aimait, qu’elle ne veut pas le perdre et j’en passe. Le jules, c’est une autre paire de manches. Je le suppose étant rabatteur pour cette institution de soumission et de domination. Une sorte de débutant surement formé par son demi-frère. Et qui, n’ayant que peu de goût pour ces fantaisies, fait le juste nécessaire avant de livrer les filles aux vrais propriétaires une fois qu’il s’est assuré de leur aveugle loyauté. Bref du grand n’importe quoi. (Moi qui plaignais O, je revois ma position).

O s’habitue à son nouveau maître (nous n’en sommes pas surpris). Ce dernier s’avère être un maître en tortures. Ses connaissances en la matière font passer notre premier amant pour un bambin. O découvre les joies du nudisme, des coups de fouets aléatoires, du corset. Mis à part ces quelques coups qu’elle subit avec joie pour son maître, la nouvelle formation semble lui aller comme un gant (cette femme est un imposteur). Oublié le précédent amant. Oublié ce grand amour exclusif (volage, va). Cependant, les jours précédant son départ, elle se voit marquée tout d’abord par un piercing situé bas portant les initiales du maître et de la bague des soumis (je l’avais oublié celle-là). Piercing assez spécial puisqu’il est complété d’une longue chaîne qui pend le long de ses cuisses. Mais ce n’est pas le pire. Les initiales de son maître de même que celles des soumis lui sont marquées au fer au bassin. Elle est désormais propriété absolue de cet individu et ne l’aime que plus.

1975 --- French actresses Corinne Clery and Christiane Minazzoli on the set of Histoire d'O (The Story of O) written and directed by Just Jaeckin. --- Image by © Georges Pierre/Sygma/Corbis

Troisième pose. Clap clap clap ! Waouh ! On est où là ! les mots me manquent. Ce nouvel individu est sadique dit donc et notre O est une merde ! Voilà, je l’ai dit. C’est une merde parce qu’elle n’a aucune excuse ! On ne l’a ni droguée ni hypnotisée. Franchement, elle n’est pas un bœuf pour qu’on la marque, qu’on lui impose des chaines et tout le tralala. Où allons-nous donc ?

Et voilà notre O toute heureuse de s’être conformée au désir du maître, elle l’aime tant ! (Remix, mal mixé en plus). Elle (crédule femme) va penser que les choses en resteront là et qu’il n’y aura plus de souffrance, juste elle et son maître dans une vie jalonnée de coups de fouet et coïts violents. Eh bien non ! l’histoire va se répéter en pire. Elle sera encore une fois abandonnée, mais pas dans les mains d’un nouveau maître non ! Elle va revenir à sa première institution non comme élève, mais comme prostituée de luxe.

Arrêt. Je prends une fille, je la rends accro à la drogue ou au sexe (de nos jours, ce n’est pas sûr) au point où elle devient dépendante de moi et est prête à tout pour sa dose. Je décide de la faire tapiner, dealer, ou juste servir de pute personnelle ça dépend. Elle ne peut rien faire d’autre que de ramper à mes pieds juste pour se sentir bien. Ce que je viens d’écrire, est une version moderne d’Histoire d’O. O est une camée de la soumission. Elle est prête à tout pour sa dose de coups, prête à se croire amoureuse, à se créer des réalités parce qu’elle n’imagine pas une vie sans ça, sans l’avilissement, la douleur, la soumission. La fin (il y en a plusieurs) que j’ai lue en est la preuve, bien qu’inachevée. En face de la liberté et de la richesse (elle avait reçu d’un client un coffret de bijou en diamant), elle choisit la prostitution.

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Je suis d'abord Ingénieur des industries agro-alimentaire ensuite blogueuse, content writer, écrivain de nouvelles à mes heures perdues, passionnée de cuisine et de tout ce qui s'y rapporte, de musique aussi et enfin de ce qui aurait du passer en premier à savoir la lecture.

15 commentaires sur « Histoire d’O »

      1. Merci de ce commentaire. Je comprends maintenant pourquoi cet article est le plus lu de mon blog Lool. D’une certaine manière je nourris leur appétit d’érotisme avec mon résumé. Je suis heureuse que vous aillez apprécié mon article.

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  1. Bonsoir j’en ai vu le film j’ai adoré
    Je viens chez toi comme par magie
    J’adore venir voir les nouveautés sur ton blog
    A mon tour
    Je vais essayer de faire rêver
    Dans ce rêve
    Tu y trouveras ma douceur
    Tu y trouveras du bonheur
    Tu te trouveras dans mon petit monde
    De la joie et du partage
    Même si ce n’est qu’un petit rêve


    Il y aura quelques instants sur ton visage un sourire
    Qui te permettra de réchauffer une partie de ton cœur
    Gros bisous , Bernard

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  2. j’ai lu histoire d’O , j’ai vu le film ….et ça s’appelle tout simplement du BDSM …j’aime bien votre point de vu après tout pourquoi pas il en faut pour tout les goûts , mais j’aime aussi les gens qui s’ouvre d’esprit …, vous êtes vous demandez si il n’excistait pas dans ce monde d’autre O hommes ou femmes prête à tout pour servir leur moitié et ce dans le plus grand respect et consentement des deux ? …..et bien oui ce film ressort très bien la réalité de vie chez certaines personnes .Et ce que demande tout simplement ces gens là , c’est d’avoir un peu de respect avec leur désir , qui ne sont ni fou ni débile , mais réellement chez eux un art de vivre !!!

    Bien à vous .

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    1. Coucou Jea, je sais que cela s’appelle du BDSM et que c’est une pratique que beaucoup de couple exerce en toute joie dans le respect mutuel de chacun. Ici, je donne mon point de vu sur un ouvrage qui aborde cette thématique et qui pousse loin l’acceptation. Le respect lorsqu’il tend vers l’avilissement n’existe plus. Il y a une mince frontière entre aimer se soumettre et tomber dans les mains d’une bande de proxénète. Tant que cela reste un couple et qu’il y a des sentiments associés à des tendances ok. Mais quand il n’y plus de respect comme ici ou qu’il n’y en a jamais eu et bien c’est comme toute relation à sens unique avec vice ou pas.

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  3. Bonsoir mamiemissivory , je ne vois pas dans ce film , un sens unique à leur relation , je ne vois pas non plus une bande de proxénète …chacun son point de vu je le conçois , mais je vois bien et bel une relation BDSM libertine tout simplement .

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    1. Je n’ai pas regardé le film qui a du surement occulté une grande partie de l’histoire. J’ai lu le livre et au delà d’une relation BDSM libertine, moi je vois une chaine, du premier amant qui l’a livré au supposé oncle qui l’a ensuite partagé avant de disparaitre, bref. A chacun son point de vu.

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      1. Merci pour vos réponses , je peux les comprendre …pour tout vous dire je suis moi même dans le BDSM et je peux vous assurez que ce genre de relation exciste réellement et ses femmes soumises sont les plus heureuses et ceci par « CHOIX  » j’insiste bien la dessus …c’est un art et une façon de vivre ….Juste une précision je ne suis pas dans ce « cas là » bien que je suis soumise libertine et offerte quand l’envie nous vient à tous les 2 , car nous formons ce couple idéal pour nous ….mais à notre niveau jamais mon Maître ne me livrera à un autre . On n’est pas dans ce tripe ….Mais oui je le répète ce genre de relation comme dans le film exciste bel et bien .

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